Dans le cadre du programme de continuité de la scolarité au Cambodge, une équipe médicale a été constituée dans le but de prendre soin des volontaires et de fournir une éducation et une sensibilisation médicales aux enfants bénéficiaires, car nombreux d’entre eux ne sont pas informés sur les sujets ce qui concernent l’hygiène personnelle, les médicaments ou les maladies, bien que cela s’améliore d’année en année. C’est pourquoi le travail de l’équipe médicale est crucial, autant pour le bien-être des enfants que pour les volontaires européens.
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Avant tout, cette équipe s’occupe du bien-être des volontaires qui participent au programme de continuité de la scolarité. « Les volontaires se donnent à fond pour aider les enfants, il est donc crucial de s’occuper d’eux en premier », explique Aida, une médecin européenne. Cela signifie qu’il faut travailler du matin et au soir, comme dans un centre médical, et aussi être disponible pendant les nuits et les week-ends pour les urgences. Les équipes sont assistées par le Dr Sebban, un médecin européen vivant au Cambodge, qui soutient l’équipe sur les questions les plus importantes.
Les préoccupations les plus courantes que les volontaires consultent auprès de l’équipe médicale sont les plaies infectées, les piqûres d’insectes, la constipation et la diarrhée. En ce qui concerne les plaies, les volontaires sont encouragés à rendre fréquemment visite à l’infirmière jusqu’à ce qu’elles soient guéries afin de les nettoyer correctement. En effet, aussi petites soient-elles, elles peuvent s’infecter facilement. Pour les patients qui doivent rester dans leur chambre parce qu’ils ne se sentent pas bien, l’équipe médicale effectue des contrôles quotidiens sur place.
Nous ne pouvons imaginer un camp sans ce merveilleux travail. Chaque année, nous sommes très reconnaissants à l’équipe médicale d’être présente, d’accompagner les patients et de leur apporter un sourire. De nombreux remerciements ont déjà été adressés au cours du mois par des personnes souffrant de covid19, de fissure musculaire, ou encore de plaies et de coupures.
« Les enfants s’approprient les messages que nous leur transmettons ».
Aida
Le deuxième objectif de l’équipe médicale est de dispenser une éducation sanitaire aux enfants qui suivent le Programme de Continuité Scolaire de PSE. Les volontaires européens Laura, Andrea, Aida et Cristina préparent ces ateliers et Sophoan, une volontaire khmère, les présente aux enfants avec de manière ludique et captivante. Le sujet varie en fonction de la tranche d’âge. Pour les enfants de moins de six ans, il s’agit avant tout de leur apprendre à se laver les mains correctement. Avec des affiches et des chansons, les enfants apprennent à connaître les bactéries et à s’en débarrasser à chaque fois qu’ils se lavent les mains. Ils jouent à des jeux dans lesquels ils s’entraînent à le faire correctement et, comme le disent les volontaires en charge de ces enfants, ils sont ensuite impatients de se laver les mains avant chaque repas. « Nous constatons que les enfants s’approprient les messages que nous leur transmettons et, espérons-le, qu’ils les feront passer à leurs familles », ajoute Aida.
Pour les enfants plus âgés, les ateliers portent également sur les maladies transmissibles et le traitement des plaies. La plupart de ces enfants ne savent pas comment soigner correctement leurs propres blessures et appliquent ce qu’ils peuvent trouver ou rien du tout. L’équipe médicale leur apprend à laver les plaies avec de l’eau et du savon et à les panser si elles doivent entrer en contact avec la saleté. « Même si cela semble élémentaire, ils n’en ont pas conscience », explique Andrea, une infirmière européenne.
« Ils savent que les drogues existent, mais ils ne sont pas conscients des dommages qu’elles causent à leur corps. »
Sophoan
Les adolescents et les pensionnaires sont formés aux premiers secours afin de pouvoir réagir dans les situations d’urgence les plus élémentaires. Toute personne âgée de plus de dix ans est informée des dangers de la consommation de drogue et d’alcool. Ça peut sembler jeune pour entendre parler de ces choses, mais nombreux d’entre eux ont grandi dans des milieux où ces produits sont largement consommés, il est donc important de les sensibiliser à leurs dangers. « Ils savent que les drogues existent, mais ils ne sont pas conscients des dommages qu’elles causent à leur corps », explique Sophoan. « Le plus grand défi est de leur faire vraiment comprendre ces choses afin que, si un problème lié à ces substances se pose autour d’eux, ils soient préparés à la situation », ajoute Sophoan.
Le projet Teenager organise des ateliers tous les mercredis. Un des sujets abordés au cours du mois lors de ces ateliers est la sexualité. Cristina, une médecin européenne, affirme que la sexualité est un sujet tabou au Cambodge. Les garçons et les filles sont séparés pour cet atelier, afin qu’ils se sentent plus libres de parler de leurs doutes et de leurs questions. Bien qu’il y ait une clinique médicale à PSE Central pour s’occuper des enfants, dans les Centres de Services Communautaires (CSC) en dehors de la zone, il n’y a pas de médecin ou d’infirmière disponible à tout moment. Par conséquent, l’équipe médicale visite les différents CSC, traite les problèmes de santé des enfants et organise des ateliers avec eux. Ils évaluent quels enfants ont besoin de consulter le médecin du centre pour un traitement. Les autres, qui ne présentent pas de problèmes aussi graves, sont traités au CSC sur place. Cette équipe enseigne également aux coordinateurs de chaque programme comment traiter différents types de plaies afin de gagner du temps et de favoriser le bien-être des enfants. Chaque projet dispose de sa propre trousse de secours, préparée par l’équipe médicale, avec tous les produits essentiels dont ils peuvent avoir besoin au cours du mois.
« C’est une course de longue haleine ».
Laura
En conclusion, l’éducation à la santé est essentielle, en particulier pour les enfants de PSE, d’où la nécessité de leur donner les bases en fonction de leur âge. Il est nécessaire d’adapter les ateliers pour renforcer les connaissances qu’ils peuvent mettre en pratique au quotidien. Chaque année, on constate à quel point les enfants apprennent grâce à ces ateliers. « C’est une course de longue haleine », conclut Laura, la coordinatrice européenne, « mais chaque année, nous progressons un peu et nous continuerons à parcourir beaucoup plus de kilomètres. »